Florence Cimon-Paquet | 2 février 2021
Montréal InVivo est la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé (SVTS) du Grand Montréal. Créé en 2002, cet OBNL regroupe les institutions de recherche, les organisations de financement, les trois paliers gouvernementaux ainsi que les entreprises. Ayant pour but de créer un environnement propice au développement et à l’innovation du secteur, l’écosystème montréalais se classe au 10e rang sur le plan des régions métropolitaines actives dans le domaine en Amérique du Nord. Le secteur des SVTS, qui englobe les pharmaceutiques, les biotechnologies, les technologies de la santé et médicales, la recherche et fabrication contractuelles ainsi que les technologies de l’information en santé, constitue présentement plus de 40 000 emplois, dont environ 30 000 à même l’industrie, et contribue pour 1,6 % du PIB du Québec. Montréal, à elle seule, contient huit institutions d’enseignement supérieur possédant des programmes en SVTS et la province se classe au 6e rang en Amérique du Nord pour son nombre d’établissements d’enseignement et son nombre de diplômés au doctorat en SVTS.
À la fois très agiles et innovantes, les petites et moyennes entreprises (PME) sont une partie essentielle de l’écosystème des SVTS. Montréal InVivo souhaite soutenir les PME afin qu’elles puissent croître dans la région métropolitaine et laisser une empreinte locale. Le défi pour l’organisme est donc d’assurer le financement et la main-d’œuvre qualifiée pour les garder au Québec et poursuivre leur développement. En effet, le monde entier se souvient de BioChem Pharma, une entreprise pharmaceutique québécoise très prometteuse dans les 1990 avec le 3TC, une molécule pouvant ralentir le VIH. À cause d’un manque de ressources et de financement pour continuer sa croissance dans le monde des pharmaceutiques, BioChem Pharma a été vendue à Shire Pharmaceuticals Group de la Grande-Bretagne en 2003. Pour éviter la délocalisation des entreprises, Montréal InVivo désire unifier les membres de la grappe afin de renforcer le secteur des SVTS et viser l’innovation collaborative au Québec. Elle s’allie également avec plusieurs groupes, dont Montréal International, pour faire rayonner la région et augmenter le taux de rétention des entreprises et du talent. De plus, un programme de mentorat personnalisé pour les jeunes entrepreneurs est disponible pour encadrer ces derniers. Il consiste à jumeler des entrepreneurs d’expérience avec de nouveaux entrepreneurs pour assurer leur succès. Somme toute, tous les éléments sont à portée de main pour garnir le pipeline et augmenter la compétitivité du secteur des SVTS.
Souvent à la une des journaux, l’industrie pharmaceutique a été critiquée par les médias au cours des dernières décennies en raison de ses nombreux scandales. Le Big Pharma a particulièrement teinté la perspective de la société. Cela a créé une certaine fragilité de confiance et l’opinion publique a été grandement affectée. Cependant, la pandémie de COVID-19 a permis de mettre le secteur de l’avant. Non seulement elle a réussi à unifier les géants pharmaceutiques pour la création d’un vaccin en moins d’une année seulement, mais elle permet de faire beaucoup de sensibilisation au sein de la société.
Pour Montréal InVivo, la pandémie apporte de nouveaux enjeux qui ont été très peu comblés par le passé dans le secteur des SVTS. Elle se donne alors comme mission d’augmenter le taux d’acceptabilité des innovations en sciences de la vie au sein de la société. En effet, c’est l’un des cinq axes d’intervention du plan stratégique que cet OBNL souhaite couvrir au cours des prochaines années. Afin de favoriser l’acceptation sociale, on constate que le citoyen doit faire partie du processus de développement sur des projets qui le concernent. Sans surprise, lorsque le citoyen est davantage informé sur le sujet, il a tendance à accepter les innovations liées à la santé. En bref, l’OBNL veut répandre l’éducation et la conscientisation des innovations en SVTS pour que le citoyen puisse prendre des décisions éclairées.
Références