Victoire Monat | 1 mars 2021
Fondée en 2012, Netlift est la 4e entreprise de Marc-Antoine Ducas. Passionné de musique et ancien triathlète,il a créé cette plateforme, visant à changer le parc automobile existant en réseau de transport collectif, avec en tête un seul combat : la lutte aux changements climatiques.
Le Québec s’est donné jusqu’en 2030 pour réduire ses émissions de gaz à effets de serre de 37,5 % par rapport à 1990. En 2017, le transport routier représentait à lui seul 34,5 % des émissions totales au Québec (Gouvernement du Québec 2019). Pour atteindre ses objectifs du côté de la mobilité, le Québec doit doubler le nombre d’usagers de transport collectif dans les neuf prochaines années. Les réseaux de bus et de métro étant saturés, il faudrait alors doubler ces infrastructures pour accommoder l’augmentation d’usagers. Même avec le REM, il est irréaliste de penser qu’on peut accomplir cela en si peu de temps et encore moins de changer les comportements de transport de plus de 300 000 personnes. C’est ça le vrai problème : les habitudes. Les automobilistes aguerris, même avec les couts plus élevés, même avec la congestion et tous les autres inconvénients auxquels on peut penser, ne sont tout simplement pas prêts à laisser de côté le confort procuré par leur véhicule. C’est simple, ils ne souhaitent pas dégrader leur expérience de déplacement. C’est pourquoi il n’y a aucune corrélation entre l’augmentation de l’offre du transport en commun et la baisse de l’utilisation de la voiture. Cependant, parmi ces mêmes automobilistes aguerris, 83 % seraient ouverts au covoiturage. Cette alternative leur permet en effet de garder sensiblement le même confort tout en ayant des avantages supplémentaires. Netlift vient alors se placer, entre autres, comme un outil afin de faciliter le covoiturage, permettant de répondre aux besoins impossibles à combler par le transport en commun tout en ayant un impact positif sur l’environnement.
Avec en moyenne trois sièges par voiture, le parc automobile actuel est largement supérieur à la demande, même durant les heures de pointe. Le réseau est amplement suffisant, mais non optimisé, causant de la congestion et de la pollution, pourtant facilement évitables avec une meilleure gestion. Comment alors améliorer la logistique d’une propriété partagée, divisée parmi des millions d’automobilistes qui n’ont présentement aucun incitatif à changer leurs habitudes ? Plutôt que de convaincre ces automobilistes de repenser leur manière de se déplacer, Netlift fait affaire directement avec leur employeur et offre des solutions complètes de mobilité. Par exemple, en garantissant un stationnement aux usagers de covoiturage, les solutions de Netlift permettent aux entreprises d’accommoder plus d’employés avec moins d’espace. À long terme, ceci peut se traduire en une grande diminution des couts pour une entreprise, ce qui est évidemment très avantageux. À cet effet, la possibilité ou non de se stationner est un des seuls freins à l’utilisation d’un véhicule.
Les réseaux traditionnels de transport en commun sont très efficaces et rentables dans les corridors à grand achalandage. Par contre, en dehors de ces branches très occupées, en périphérie ou dans les régions moins denses, les transports en commun sont alors beaucoup moins rentables, voire à perte, tant économiquement qu’écologiquement. Le service est également plus restreint, permettant une moins grande liberté aux usagers. C’est dans ces endroits que l’offre de Netlift devient profitable pour tout le monde. Les usagers ont un service de mobilité convenant plus à leurs besoins, efficace et confortable. Les entreprises, quant à elles, répondent à un critère d’embauche alors que la mobilité est devenue un véritable point de concurrence afin de recruter et garder les talents. À ces avantages, il faut aussi inclure les émissions de GES qui sont également réduites. Dans notre combat contre les changements climatiques, il n’y a pas de solution unique côté mobilité. Nos villes ont été construites en fonction de la mobilité individuelle. Pour repenser la mobilité de façon collective, il faut trouver l’équilibre entre le besoin pour les nouvelles infrastructures et l’optimisation des ressources que l’on a déjà.