Le premier panel de la journée avec WSP a été occupé par trois rencontres en lien avec les services financiers. La diligence raisonnable au Canada, une analyse technico-économique d’un projet au Sénégal et les investissements dans les infrastructures énergétiques ont été abordés.
La première rencontre a eu lieu avec Keith Martin sous le thème de la diligence raisonnable, ou ‘’due diligence’’ en anglais. Deux définitions ont été données:
Cette notion doit être appliquée dans le cadre de plusieurs projets, tels que la vente et l’acquisition d’une installation ou le renouvellement du financement. Celle-ci s’effectue généralement en sept étapes:
Cette rencontre a permis d’en apprendre plus sur ce concept et de comprendre l’appliquer à un cas spécifique.
La deuxième rencontre nous a permis d’en apprendre plus sur un projet spécifique, soit une analyse technico-économique d’un projet international au Sénégal. Elle a été présentée par Tatiana Guerrero, ingénieure électrique avec plus de 10 ans d’expérience dans le milieu de la haute tension. Le projet a été réalisé avec MCC, un organisme américain gouvernemental qui prête des fonds aux pays en voie de développement. Ceux-ci doivent préalablement se qualifier, notamment au niveau de la corruption et des droits de la personne, et doivent présenter un projet réalisable en 5 ans. Un comité est ensuite formé entre MCC, le gouvernement du pays et toute autre partie prenante. Mme. Guerrero y agit comme experte technique.
Toutes les phases de démarrage d’un projet sont ensuite effectuées, passant par une analyse de contrainte, une étude de faisabilité détaillée et une planification de la mise en œuvre. Dans le cadre du Sénégal, plusieurs problématiques ont été soulevées. Par exemple, la ville de Dakar est très dense, mais le reste du pays n’est pratiquement pas peuplé. Il y a également beaucoup de centrales thermiques qui nécessitent un plan de remplacement. Grâce à une équipe composée d’experts locaux et étrangers, un échéancier sur 5 ans est proposé et son implémentation a débuté.
La dernière rencontre a permis aux étudiants de Poly-Monde de rencontrer Olivier Roy-Durocher, financier à la CDPQ. La particularité de son rôle est que les investissements effectués sont actifs : la CDPQ est directement impliquée dans les compagnies dans lesquelles elle investit, par exemple en siégeant sur le conseil d’administration. Cela permet d’avoir un plus grand contrôle et d’assurer des retours intéressants. Alors que la CDPQ est un fond d’investissement québécois, ils investissent dans des grandes entreprises partout à travers le monde. Leur but premier est d’accroître la valeur de leur portefeuille et pour ce faire, ils recherchent les meilleures opportunités sans se limiter aux contraintes géographiques.
Au départ, la CDPQ investissait principalement dans des projets déjà en opération, mais, depuis quelques années, elle investit aussi dans des projets en développement. Cela augmente le risque et celui-ci doit être mitigé avec des analyses de diligence raisonnable.
Cette rencontre a permis de mieux comprendre la complexité liée aux investissements dans les infrastructures énergétiques, mais aussi pourquoi ce sont des choix très intéressants.
Ces trois rencontres ont permis de mieux comprendre les enjeux liés aux investissements dans les projets énergétiques. Il est crucial d’effectuer une analyse de diligence raisonnable, en plus de s’attarder aux problématiques spécifiques du projet concerné. Les trois panélistes croient fermement en l’avenir des énergies propres, telles que l’énergie solaire ou éolienne. À l’avenir, il sera intéressant de constater comment chaque pays saura adapter son modèle énergétique pour subvenir à la demande croissante, tout en minimisant son impact environnemental.
Le second panel présenté par WSP portait sur le transport et la mobilité.
Les deux panélistes de WSP, Luc Côté et Anaïssia Franca, ainsi que que le panéliste de TM4, Ibrahima Kaba, ont présenté à l’équipe Poly-Monde des concepts clés sur la mobilité durable ainsi que de nouvelles technologies quant à l’électrification des transports et de ses enjeux.
Les bénéfices sociétaux et personnels des transports collectifs sont incontestables. Ils sont bons pour l’environnement, ils sont bénéfiques à notre portefeuille, ils permettent de diminuer la congestion et si on considère la marche et le vélo également, ils sont un atout pour notre santé physique. Pourquoi alors cet amour si profond pour nos voitures ? Elles représentent en effet un symbole de liberté auquel nous sommes grandement attachés émotionnellement. Notre attachement est tel que nos villes considèrent l’usage de voitures comme un droit acquis et s’organisent en conséquence depuis une soixantaine d’années (routes, espaces de stationnement, opérations de déneigement, etc.), parfois au détriment des modes alternatifs.
Lors de la planification durable de transport, dans le cas des transports en commun, l’objectif est donc qu’ils procurent sensiblement la même liberté et la même flexibilité que l’automobile, en plus de tous leurs avantages. Il ne faut pas se méprendre, avec un des plus grands systèmes de transport en commun métropolitain, Montréal est un des leaders en Amérique du Nord en mobilité (Dixon, Lacobacci, et Vioux 2019). Il y a toutefois beaucoup de travail à faire surtout quant à l’unification de l’offre et les déplacements inter région. Il n’y a pas non plus de solution universelle, chaque ville a des besoins particuliers. Il est alors crucial d’avoir une excellente connaissance du territoire afin d’implanter une solution appropriée.
Les subventions aux voitures électriques sont une des mesures environnementales préférées des gouvernements : simple et relativement efficace. Avec l’interdiction de la vente des automobiles à essence dès 2035 au Québec, l’électrification des transports est souvent associée à la voiture personnelle. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer l’électrification des transports en commun. Alors que les réseaux de transports structurant (tel qu’un Métro ou un SLR) sont déjà souvent électriques, les bus, quant à eux, sont encore souvent propulsés aux hydrocarbures. L’électrification des transports, c’est ça aussi.
Le secteur des autobus électriques a effectivement connu une progression fulgurante dans les dernières années. D’une part, un appui politique marqué a permis de propulser le domaine en aidant à son financement. D’autre part, de nombreuses avancées technologiques ont amené des solutions aux nouveaux enjeux logistiques liés à son implémentation. Par exemple, la recharge simultanée de plusieurs bus électriques peut être trop exigeante pour le réseau électrique de la ville concernée. À cet effet, d’innovants systèmes de chargement compacts permettent alors d’accumuler de l’énergie durant la journée, et d’ensuite charger jusqu’à une vingtaine de bus en même temps. Certes, de nombreux enjeux budgétaires, logistiques et pratiques demeurent et il faudra attendre encore quelques années avant d’avoir une flotte de bus 100 % électrique. Ces engins étant différents des bus traditionnels, il faut entre autres repenser les trajets en fonction de leur spécificité tout en les intégrant dans le réseau actuel qu’on ne peut changer dans son entièreté du jour au lendemain. Enfin, avec de nombreuses innovations dans le domaine, il y a un grand enjeu de résilience, à savoir comment créer et implanter des systèmes aujourd’hui qui vont s’adapter aux technologies de demain.
En 2016, parmi les 1,248 M de déplacements effectués quotidiennement avec la STM, 58 % impliquent un déplacement avec un bus (STM 2016). La réduction de l’empreinte écologique avec l’électrification des transports a donc un potentiel énorme tout en mettant en valeur notre expertise locale. En effet, de nombreuses entreprises d’ici innovent dans le secteur et font briller le Québec à l’internationale. C’est le cas de Dana TM4 qui fournit des systèmes intégrés complets pour véhicules électriques, notamment des moteurs électriques et des systèmes de contrôle. Ils ont plusieurs projets dont le but est d’améliorer la performance des véhicules et leur offrir une flexibilité maximale. Ils ont par ailleurs lancé une nouvelle gamme de moteurs et onduleurs électriques (Dana TM4 2021), conçus spécialement pour répondre aux grandes exigences des autobus et autres véhicules utilitaires électriques.
Pour clore la journée qu’avait préparé WSP, l’équipe de Poly-Monde a eu la chance de rencontrer M. Launay et M. Auger, ayant comme thème commun les biotechnologies. Plus précisément, les conférences portaient sur la valorisation des matières organiques, ainsi que sur les bioénergies, et leur pertinence, en Côte-d’Ivoire.
D’abord, la première rencontre, présentée par Samuel Launay, nous a permis de comprendre les bases de la valorisation des matières organiques, ainsi que le rôle que WSP joue dans cette industrie. Sur près de 43 000 employés, seulement 20 personnes travaillent dans le domaine de la gestion des matières organiques, faisant de ces travailleurs, des perles chez WSP, en plus de leur permettre de travailler sur de nombreux projets.
La gestion des matières organiques est un procédé fondé sur le principe de la pyramide des 3RVE. Réduire, réutiliser, recycler, valoriser et éliminer sont les fondements de cette pyramide, impliquant autant les citoyens, que les écocentres ainsi que lieux d’enfouissement technique et plus encore. Autre que la pyramide de 3RVE, il existe un programme de soutien financier mis en place par le gouvernement, le programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage [PTMOBC]. Ce programme permet de financer un certain montant en fonction de tonnes de matières traitées, dans le but d’inciter l’instauration des programmes visant à réduire l’élimination de la matière organique, pour ainsi contribuer aux objectifs québécois en gestion des matières résiduelles et en lutte contre les changements climatiques. Depuis peu, il existe une volonté politique promouvant le développement des gaz renouvelables dû à leur capacité d’éventuellement remplacer les énergies fossiles. Cette volonté sera atteignable grâce aux biogaz, qui peuvent être récupérés par principe de compostage et biométhanisation, processus de digestion anaérobie.
WSP est présent dans différents projets entourant la valorisation de matières organiques. La compagnie occupe principalement un rôle de soutien au client, par la surveillance et l’encadrement pour l’entièreté du projet. Des études de faisabilité pour la co-digestion, des audits techniques pour augmenter le niveau de confiance qu’un client a envers divers projets et l’évaluation du potentiel qu’ont les gaz naturels renouvelables au Québec ne sont que quelques projets que WSP a l’opportunité de participer.
Suivant M. Launay, l’équipe de Poly-Monde a rencontré Mickaël Auger, nous décrivant plus précisément l’impact qu’à WSP envers la valorisation des sous-produits agricoles sous-formes de biocarburants en Côte-d’Ivoire.
En 2019, WSP a été mandaté par l’agence nationale d’appui au développement rural [ANADER] par l’entremise d’un concours international. L’objectif de ce projet était d’établir la faisabilité technique et financière de la mise en place de chaîne de valeur durable pour la conversion de sous-produits agricoles en biocarburant, plus précisément en biométhane ainsi qu’en biodiesel. Les buts secondaires de ce projet étaient, entre autres, de réduire la dépendance aux carburants fossiles, augmenter la sécurité énergétique de la région, réduire les émissions de gaz à effets de serre, réduire les émissions de particules fines associées aux carburants fossiles et finalement, augmenter les revenus des exploitants agricoles.
Après de nombreuses étapes, dont plusieurs études sur les matières premières et la logistique des matières, ainsi que plusieurs essais en laboratoire, les technologies retenues pour le projet en Côte-d’Ivoire sont les suivantes.
D’abord, de la biométhanisation par la production de biométhane à partir de matière agroalimentaire ne palliant pas à l’alimentation de la population. Cette méthode permet de produire environ 2 200 000 m3/an de biométhane, 3 kilotonnes de CO2 et 15 kilotonnes de compostage. Finalement, la production de biodiesel à partir de graine d’hévéa, processus permettant de produire plus de 3 000 000 litres de biodiesel par années.
Parallèlement, l’instauration de ce projet a permis de toucher à plus de 10 des 17 objectifs à avantages environnementaux et sociaux promus par les nations unies.
Suite aux deux rencontres, il est nécessaire de comprendre l’impact ainsi que l’avenir que possèdent les matières organiques, lorsque celles-ci sont bien utilisées. Il est indéniable que WSP joue un rôle important pour ces changements futurs, autant ici, au Québec, qu’à l’internationale.