DOSSIER 06
Stéphanie Cotton
Clémence Fandoux
Laurence Rousseau

BIOTECHNOLOGIES

Les biotechnologies se définissent par leur utilisation du vivant comme procédé. Elles sont aussi une source d’innovation, d’expertise et de revenus, ce qui leur permet de se classer comme secteur économique d’importance à Singapour, à Taïwan et au Québec. Avec un vaste champ d’études possible, elles influencent les tâches quotidiennes pour avoir un impact significatif. C’est pourquoi les biotechnologies alimentaires, de la santé et des bioénergies seront mises en lumière à travers les prochains articles pour mieux comprendre leurs impacts économiques et sociétaux dans les territoires étudiés.

Les biotechnologies 
comme pilier économique

Texte de Stéphanie Cotton

Le secteur des biotechnologies est un domaine d’activité de la haute technologie. Il a entre autres l’avantage d’attirer les investissements de capitaux et de l’étranger, de favoriser une main-d’œuvre spécialisée et d’être stimulé par l’innovation et la recherche (Deloitte & BIOTECanada, 2018). Les biotechnologies sont à la base des sociétés qui souhaitent se démarquer à travers l’expertise de leurs talents et qui veulent faire évoluer leur économie. En évaluant les profils sectoriels des biotechnologies de la santé de Singapour, de Taïwan et du Québec, il devient possible de comprendre l’influence de ce secteur et de reconnaître qu’il est nécessaire d’avoir un écosystème bien organisé pour permettre à ce dernier de s’épanouir.

UN SECTEUR INTERCONNECTÉ

En utilisant le vivant comme procédé, les biotechnologies s’intègrent dans une multitude de domaines spécialisés où la technologie est au premier plan. En plus d’inclure les compagnies et les centres de recherche, l’industrie soutient plusieurs autres entreprises spécialisées dans la fabrication contractuelle et la recherche et le développement de technologies médicales (BioQuébec & Pharmabio Développement, 2016). La spécialisation dans ce secteur est attrayante pour certaines compagnies qui ont déjà développé une grande expertise dans un domaine connexe. Elle leur permet notamment de mettre à profit leurs connaissances pour percer le marché des biotechnologies. Par exemple, la multinationale taïwanaise New Kinpo Group, spécialisée dans l’électronique, a décidé récemment de développer des solutions médicales innovantes, comme des robots de transport intelligent en milieu hospitalier. Selon M. Andrew Chen, directeur général de la multinationale, cette diversification vers le milieu de la santé a été réalisée dans le but d’augmenter leur contribution à la société et a été facilitée par leur expertise primaire en électronique. Les autres secteurs importants de l’économie ainsi que certaines caractéristiques, comme la géographie, stimulent alors, selon les régions étudiées, différents sous-secteurs touchant les biotechnologies (figure 6.1).

Figure 6.1 : Exemples de sous-secteurs actifs

DES SECTEURS PRODUCTIFS

Au Québec, les biotechnologies des sciences de la vie représentent à elles seules plus de 670 entreprises. Plus de 70 % de ces entreprises comptent dix employés permanents ou moins, il est donc possible de déduire qu’il s’agit de jeunes entreprises innovantes. Conscient de l’importance de ces compagnies pour l’économie québécoise, le gouvernement provincial prévoit soutenir le secteur avec des investissements de 1,7 G$ au cours de la prochaine année (BioQuébec & Pharmabio Développement, 2016; Madgin, 2020).

À Taïwan, l’industrie compte plus de 1 800 entreprises, dont 157 cotées en bourse, et inclut aussi plusieurs multinationales (Australian Trade and Investment Commission, 2021). Soucieux d’attirer la collaboration internationale au sein du territoire taïwanais, le Bureau de la promotion des industries de biotechnologie et pharmaceutique (Biotechnology and Pharmaceutical Industries Promotion Office, abrégé BPIPO) a autorisé, en 2019, l’accumulation de plus de 3,5 G$ en investissements étrangers (BPIPO, 2020).

Singapour, qui vise plutôt une économie basée sur le savoir et l’innovation, considère le domaine des sciences biomédicales comme le quatrième pilier de l’économie (Aw, 2005; Yeoh, 2008). L’atteinte de cet objectif repose sur d’importants investissements et sur un appui gouvernemental qui a permis de quadrupler, en seulement dix ans, l’apport de l’industrie des biotechnologies au produit intérieur brut (PIB), pour une contribution qui atteignait 4 % en 2019 (figure 6.2) (Spilsbury, 2017; Killien et al., 2021).

Figure 6.2 : Contribution au PIB des biotechnologies et du secteur de la santé

L’ORGANISATION STRATÉGIQUE

Que ce soit pour Taïwan, Singapour ou le Québec, le regroupement en grappes ou en technoparcs spécialisés en biotechnologies et destinés à la promotion de l’innovation, de la collaboration et de l’optimisation du savoir est synonyme de prospérité économique et stratégique. La grappe montréalaise des sciences de la vie et des technologies de la santé (SVTS), orchestrée par Montréal InVivo, et le technopôle Biopolis situé à Singapour et lancé en 2003 en sont des exemples (Waldby, 2009).

Montréal InVivo
Montréal InVivo est un organisme sans but lucratif chapeauté par les trois paliers gouvernementaux qui coordonnent la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé dans le Grand Montréal. À travers cinq axes d’intervention, comme le soutien à la croissance des entreprises et le développement de l’expertise et de la relève, l’organisme a pour objectif de développer un environnement d’affaires propice pour les différents acteurs du milieu. L’OSBL met sur pied divers programmes et événements pour sensibiliser les intervenants à différents enjeux, comme l’importance du développement de la relève (Montréal InVivo, 2021).

De son côté, le centre de recherche et de développement Biopolis profite de sa position stratégique aux portes du National University of Singapore, du ministère de l’Éducation, de Fusionopolis et et de sa participation au Singapore Science Park pour mettre en valeur la vision du gouvernement singapourien (Pharmaceutical Technology, s.d.). En mariant les entreprises, le milieu de l’éducation et les instances gouvernementales, la cité-État promeut les échanges et les liens entre ces acteurs primordiaux dans les secteurs économiques valorisés (Gelfert, 2013). Dès les années 1980, le dis-cours du gouvernement singapourien sur les différents secteurs économiques se modifie pour faire la promotion de l’innovation, de l’expertise et de la recherche. Ce changement s’effectue dans le but de se dissocier du travail et de la production de masse, dans lequel la Chine devient dominante (Gelfert, 2013). Ayant identifié le secteur des biotechnologies comme une industrie per-mettant la modernisation de son économie, la cité-État combine les efforts pour promouvoir la recherche, le développement et la collaboration jusqu’à donner au secteur des biotechnologies l’allure de projet national (Gelfert, 2013). Ces aspirations bioéconomiques, c’est-à-dire de privilégier une économie régénérative utilisant les produits et processus biologiques pour accélérer la croissance économique et les bénéfices aux citoyens, poussent alors Singapour à investir dans des parcs technologiques, comme le Singapore Science Park et plus récemment, le Tuas Biomedical Park (Waldby, 2009; Gin, 2005). Ce modèle de technopôle se retrouve aussi à Taïwan avec trois parcs scientifiques, dont le parc scientifique de Hsinchu, inauguré en 1980 (Fulco, 2019a).

Avec comme avantages d’avoir les infrastructures nécessaires pour la recherche et la production, des services gouvernementaux spécialisés et un ensemble de compagnies connexes servant leurs propres intérêts, les technoparcs sont attrayants pour les compagnies nationales et internationales. De ce fait, ces organisations stratégiques permettent le rayonnement mondial de Singapour et Taïwan (Fulco, 2019b). Grâce à la recherche, au développement, à la haute technologie et à l’innovation, et malgré le territoire limité de ces nations, l’optimisation des parcs scientifiques leur a permis d’établir des connexions avec les marchés mondiaux, accordant ainsi un rôle global d’importance à ces petits joueurs (Koh et al., 2003).

• photo © Florence Cimon-Paquet

Les grands et petits joueurs pharmaceutiques sous les projecteurs

Texte de Stéphanie Cotton

La pandémie de la COVID-19 qui a paralysé le quotidien a aussi mis de l’avant le secteur des biotechnologies de la santé, notamment avec la course aux vaccins et à une médication efficace. Dans un contexte de pertes humaines et économiques importantes, le Big Pharma, c’est-à-dire l’ensemble des multinationales œuvrant dans le secteur pharmaceutique, subit une pression supplémentaire pour répondre rapidement aux attentes gouvernementales et sociétales, tout en relançant certains débats éthiques concernant l’industrie pharmaceutique (Agrawal et al., 2021). La dernière année bouscule alors l’industrie en imposant des changements immédiats dans les offres des entreprises du secteur et en demandant des solutions rapides, comme la vaccination.

UNE PANDÉMIE QUI CHAMBOULE

Depuis plusieurs années, la promotion de l’entrepreneuriat pour le démarrage de jeunes compagnies innovantes dans l’industrie de la santé influence grandement le portrait sectoriel du Québec (Molko, 2017). Ces entreprises émergentes, généralement petites et spécialisées, ont dû s’adapter à la crise sanitaire en modifiant et en diversifiant leurs produits et services. À titre indicatif, dans un sondage sur les impacts de la crise sanitaire réalisé en 2020 par Montréal InVivo, plus de 55 % des entreprises répondantes spécialisées en biotechnologie, en pharmaceutique innovante reliée à la recherche et au développement et en fabrication contractuelle, ont adapté leurs offres pour contrer une décroissance économique importante et répondre aux besoins émergeant de la pandémie. Des résultats révélateurs poussent alors la réflexion sur la relance économique du milieu à converger, entre autres, vers la demande locale en modifiant la production, l’approvisionnement et l’ensemble de la chaîne industrielle (Montréal InVivo, 2020). De ce fait, le secteur des bio-technologies tend vers une autonomie pharmaceutique, suivant ainsi la tendance instaurée par plusieurs milieux au Québec dans le contexte de la pandémie (Deloitte & E&B DATA, 2020).

La pandémie a par ailleurs mis de l’avant d’autres compagnies. C’est le cas du centre de recherche et de développement de Medicago, une ancienne startup québécoise. Bien que cette pharmaceutique soit plus jeune que les autres gros joueurs du Big Pharma, elle a su se démarquer à l'international grâce à un procédé innovant et rapide basé sur la moléculture, permettant la production de l’ingrédient actif de leur vaccin contre la COVID-19 (Medicago, 2020).

La moléculture
La moléculture est un procédé permettant l’expression transitoire de protéines ou molécules complexes grâce au bagage génétique des plantes (Corniou, 2015). Avec un coût de production faible et réalisée dans un temps record, la moléculture vient compléter l’off re des procédés pharmaceutiques en utilisant les plantes, comme Nicotiana benthamiana, en tant que bioréacteurs permettant la production de particules pseudovirales, ingrédients actifs dans les vaccins (Medicago, 2021).

UNE HÉSITATION CRITIQUE

La crise sanitaire qui a débuté en novembre 2019 constitue un moment décisif pour les compagnies pharmaceutiques qui doivent alors faire face à une importante responsabilité en matière de santé globale et à une crise économique. La pandémie est toutefois une occasion, pour ces entreprises, de mitiger la méfiance de la population envers les multinationales pharmaceutiques et de répondre aux critiques qui leur sont adressées à l’égard des profits excessifs et de la capitalisation de la santé (Agrawal et al., 2021; Badcott, 2013).

Malgré l’importance des vaccins dans la gestion des impacts socio-économiques de la pandémie, une hésitation à leur égard subsiste à travers les pays (graphique 6.1). L’impact de cette hésitation est tel que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) la considère comme une des dix plus grandes menaces à la santé mondiale (OMS, 2019; Wiysonge et al., 2021). En somme, les craintes concernant la sécurité des vaccins anti-COVID-19 produits dans la foulée de la pandémie compromettent l’efficacité de la vaccination pour l’atteinte de l’immunité collective (Troiano & Nardi, 2021).

En mai 2021, le taux d’acceptation du vaccin contre la COVID-19 à Taïwan demeurait l’un des plus faibles, avec à peine 30 % d’adhésion (Kukreti et al., 2021). Cet aux parmi les plus bas s’explique, entre autres, par le faible impact de la crise sanitaire sur l’île et la propagation limitée par une rapide fermeture des frontières (Kukreti et al., 2021; Tan, 2021). Cette réponse précoce du gouvernement taïwanais a provoqué, dans la population, un sentiment de sécurité qui a modifié la perception quant à la nécessité de la vaccination. Contrairement à Taïwan, l’interconnectivité mondiale pour la survie économique de Singapour n’a pas permis à la cité-État de réduire aussi drastiquement ses contacts internationaux, ce qui s’est traduit par une plus grande acceptation des vaccins contre la COVID-19 au sein dela population (Tan, 2021). Malgré les différentes situations au Canada et à Singapour, une certaine réticence envers la vaccination persiste dans ces pays, comme le démontre le graphique 6.1. Avec un objectif entre 75 % et 90 % de vaccination dans les populations pour atteindre une immunité collective, cette médiance peut alors être problématique et avoir plusieurs impacts négatifs, ce qui met de l’avant l’importance de la vulgarisation de l’information pour contrer cette hésitation critique (Chevallier et al., 2021).

Graphique 6.1 : Pourcentage d’acceptation de la vaccination contre la COVID-19

Outre la vaccination, d’autres procédés découlant des biotechnologies comme les organismes génétiquement modifiés (OGM) peuvent créer une résistance chez la population, malgré le consensus scientifique sur la sécurité de ces innovations (Sax & Doran, 2019). Ce consensus est alors souvent éclipsé par la grande ambiguïté des informations et des désinformations auxquelles est soumis le grand public. Il est alors possible de prendre l’exemple précédent des OGM qui peuvent être perçus par la population comme moins sécuritaires pour la santé ou l’environnement, et ce, en dépit des données scientifiques probantes (Sax & Doran, 2019).

• photo © Po Jung Chen

L’autonomie alimentaire :
le défi de la cité-État et de l’île de Formose

Texte de Clémence Fandoux

Les biotechnologies alimentaires ont un impact considérable dans le marché agroalimentaire notamment depuis que les préoccupations environnementales influencent les politiques gouvernementales globales. En effet, l’utilisation des pesticides, les émissions de gaz à effet de serre ou encore les besoins d’autosuffisance alimentaire des régions isolées sont des enjeux étudiés à l’échelle mondiale. Récemment, la crise sanitaire a mis en avant ces défis majeurs dans les États insulaires dépendants des importations, comme le sont Singapour et Taïwan.

Les productions agricoles et les déplacements ayant fortement ralenti au plus fort de la pandémie de la COVID-19, Singapour s’est vue menacée par la diminution des échanges commerciaux avec le reste du monde. En effet, selon René Sylvestre, directeur du bureau du Québec à Singapour, la cité-État dépend à 90 % des importations de denrées alimentaires. Aussi, l’île de Taïwan, autrefois nommée l’île de Formose, qui n’a aucun voisin direct, a ressenti une pression supplémentaire sur la gestion de ses ressources alimentaires. Ces deux régions ont alors soulevé l’importance de trouver des solutions pour accroître leur autosuffisance dans le secteur agricole, ce qui a engendré l’implication des gouvernements dans la recherche d’alternatives. À l’inverse, le Canada est plus indépendant entre autres grâce à sa superficie et à son voisin direct, les États-Unis, troisième puissance agricole au monde derrière la Chine et l’Union européenne (Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, 2018).

DÉJOUER LES ENJEUX GÉOGRAPHIQUES ET TOPOGRAPHIQUES

L’article 3.1 Des îles pensées autrement présenté dans le dossier Géographie identifie les types de projets que le gouvernement singapourien soutient et les mesures qu’il met en place quant à la gestion de l’espace. Ainsi, comparée au Canada, et limitée par la superficie de son territoire, Singapour ne dispose pas de terres pour la production agricole et animale. La cité-État explore depuis peu toutefois un marché encore moins présent au Canada, soit celui de l’agriculture cellulaire. En effet, en décembre 2020, on observait une première mondiale : l’autorisation de vendre du poulet synthétique dans un restaurant singapourien (Poitiers, 2020). Aussi, des projets de fermes verticales voient le jour en collaboration avec différentes entités gouvernementales comme la Singapore Food Agency, la National Environment Agency, la Health Sciences Authority, et le National Parks Board. La première ferme verticale au monde, fondée à Singapour, produit environ une tonne de légumes tous les jours et elle est cinq à dix fois plus productive qu’une ferme conventionnelle (Krishnamurthy, 2014).

Ferme verticale
La production alimentaire devra augmenter de 70 % d’ici 2050 afin de répondre aux besoins alimentaires des neuf milliards d’êtres humains sur Terre (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, 2009). L’hydroponie et l’aéroponie, de nouvelles technologies de culture en étagères superposées qui permettent une production hors-sol dans un environnement contrôlé, pourraient s’avérer des solutions prometteuses pour répondre aux besoins sans cesse croissants (Kozai et al., 2019).

Financée par un partenariat public-privé, Sky Farms, la première ferme verticale commerciale deSingapour possède aujourd’hui des centaines de tours hautes de neuf mètres et capables de produire plus d’une tonne de légumes verts par jour.

Contrairement à Singapour, l’île de Taïwan est autosuffisante pour certaines cultures importantes, comme le riz, et exporte déjà des quantités massives de produits de classe mondiale, principalement vers le Japon (Geber Consulting, s.d.). La topographie et le climat ne sont cependant pas idéaux. Les terrains souvent escarpés exigent davantage de main-d'œuvre. Surcultivés depuis des siècles, les sols taïwanais ont également besoin de beaucoup d’engrais. De plus, des catastrophes naturelles ravagent parfois les plantations et le climat attire de nombreux parasites, contraignant les agriculteurs à utiliser d’importantes quantités de pesticides.

Dans un autre ordre d’idée, la petite taille de l’île fait en sorte qu’elle ne peut abriter de méga fermes et que les économies d’échelle, qui dominent le Midwest américain ou le Canada, n’y sont pas possibles. L’une des solutions mises en place par le ministère de l’Agriculture taïwanais est la création du Parc des biotechnologies agricoles de Pingtung qui promeut le développement de produits agricoles à forte valeur ajoutée, à faible pollution et à haute technologie. Celui-ci accueille 104 entreprises effectuant des recherches de pointe dans des domaines allant de l’aquaculture aux systèmes de contrôle environnemental (Ministère des Affaires étrangères, République de Chine (Taïwan), 2016).

LES IMPACTS ÉCONOMIQUESET ENVIRONNEMENTAUX DEL’ALIMENTATION MODERNE

La technologie alimentaire est à l’heure actuelle divisée selon deux marchés : celui des aliments génétiquement modifiés et celui des aliments artificiels fabriqués à partir de cellules animales ou végétales. Des leçons économiques et environnementales majeures ont été tirées des rencontres avec les entreprises canadiennes CellAgri et Agropur, et l’entreprise singapourienne Gaia Foods.

Agropur
Fondée en 1938, à Granby, par 87 membres, Agropur est la plus grande coopérative laitière canadienne. Aujourd’hui, l’entreprise est la propriété de plus de 2 974 producteurs laitiers et compte plus de 8 000 employés répartis au Canada et aux États-Unis. Sa mission est de rester fidèle à la vision de pérennité de ses membres, propriétaires d’actifs de transformation efficace, en proposant des produits laitiers de qualité à ses clients et à ses consommateurs. En 2021, Agropur transforme plus de 6,6 milliards de litres de lait et enregistre des ventes annuelles de plus de 7,3 G$ (Agropur, 2021).

D’abord, les aliments génétiquement modifiés sont moins coûteux. D’autre part, le riz doré transgénique diminue les carences en vitamine A, l’une des principales causes de cécité chez les enfants. De plus, sa production est plus rentable et l’insertion de produits génétiquement modifiés permet une réduction notable des pesticides répandus dans les champs, rendant les OGM attrayants pour la santé (De Vreugd, 2016).

Vinayaka Srinivas, fondateur de Gaia Foods, soutient que l’agriculture cellulaire, comme la cultured meat, pourrait éliminer l’élevage intensif, l'abattage et la surexploitation de terres. Selon lui, cette production de viande cultivée dans un environnement contrôlé n’utilisant aucun antibiotique et contaminant néfaste pour la santé humaine devrait permettre de réduire l'utilisation des terres de 98 %, l'utilisation de l'eau de 95 % et les émissions de gaz à effet de serre de 80 %.

La diminution de l’exploitation des territoires agricoles permettrait ainsi aux régions étudiées d’utiliser ces espaces pour la reforestation, l’installation de fermes verticales ou encore de parcs solaires en vue de compenser les émissions de gaz à effet de serre émises par d’autres industries. La réduction de la demande de pétrole pour l’agriculture contribuerait elle aussi au combat contre les changements climatiques.

Cellular Agriculture Canada
Fondée en 2019 par Yadira Tejeda-Saldana, Lejjy Gafour et Ahmed Khan, Cellular Agriculture Canada (CAC) est la première organisation nationale interdisciplinaire à but non lucratif à façonner le domaine de l'agriculture cellulaire au Canada. Leur mission est de contribuer à l’innovation technologique dans le domaine de l’agriculture cellulaire grâce à la formation continue, au développement et au partage de ressources et d'informations, et au soutien de la recherche collaborative. De plus, CAC a l'intention de faire participer les parties prenantes et de les sensibiliser à l'agriculture cellulaire comme solution aux problèmes d'environnement, de santé, de sécurité alimentaire et de bien-être animal au Canada et dans le monde.

PERCEPTIONS ÉTHIQUES ETACCEPTABILITÉ SOCIALE

Les perceptions éthiques et l’acceptabilité sociale des aliments génétiquement modifiés et artificiels varient considérablement dépendamment des régions du monde. En comparant l’Amérique du Nord avec l’Asie, il est évident que les gouvernements, les populations et les enseignements y sont différents. Surnommée Frankenfood par certains détracteurs, l’alimentation moderne soulève beaucoup d’interrogations. La culture sud-asiatique semble montrer une meilleure acceptabilité pour ces nouvelles méthodes que celle observée en Amérique du Nord. Comme le souligne Ahmed Khan, co-fondateur de Cellular Agriculture Canada, la commercialisation de viandes synthétiques ou encore le nombre de startups spécialisées en agriculture cellulaire à Singapour, supérieur à l’ensemble du Canada, le démontrent bien.

Les préoccupations entourant l’autosuffisance alimentaire à Singapour font partie des principales inquiétudes du gouvernement singapourien. Cela explique les avancées technologiques autour de l’alimentation. Ainsi, au Canada comme partout ailleurs, les solutions pour accroître la perception éthique positive et l’acceptabilité sociale passent par l’éducation et la communication. En effet, pour défaire les idéologies, les industries, en collaboration avec les organisations gouvernementales, devront contribuer à la formation des talents et à l’orientation des consommateurs vers des choix éduqués (Tubb & Seba, 2019).

Graphique 6.2 : Répartition du marché des différents types de viande de 2025 à 2040

Grâce aux biotechnologies, l’industrie agroalimentaire est à l’aube d’une révolution scientifique qui offrira aux consommateurs différentes opportunités leur permettant de changer leurs habitudes (graphique 6.2). Les changements climatiques, les préoccupations gouvernementales et les choix des consommateurs ayant évolués, on observe qu’en Asie du Sud-Est, les aliments issus de l’agriculture cellulaire feront bientôt partie des habitudes de consommation et il est raisonnable de présumer qu’au Canada, ce nouveau marché sera bientôt plus connu du public et comptera une niche de startups spécialisées (Gnocato, 2021). D’ici 2040, une baisse de 33 % de consommation de la viande animale est à prévoir, au profit de la viande artificielle (graphique 6.2). Ainsi la consommation de viande végétale augmenterait de 9 % entre 2025 et 2050, et la viande dite « cellulaire », de 44 % (Fournier, 2021).

• photo © Yue Ting Lin

Une transition énergétique des deux côtés du Pacifique

Texte de Laurence Rousseau

La lutte contre les changements climatiques unit le Canada, Singapour et Taïwan à travers l’Accord de Paris ou leurs objectifs de transition respectifs. Bien que les cibles ne soient pas encore atteintes, ces trois nations démontrent une volonté de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour limiter l’augmentation de la température mondiale et réduire les impacts environnementaux locaux. Ils empruntent divers chemins pour mener à bien leur transition énergétique par l’intermédiaire de politiques environnementales, d’associations, ou encore par l’utilisation des biotechnologies ou des technologies environnementales.

L’IMPLICATION DES GOUVERNEMENTSCOMME PREMIER PAS

Dans le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques établi en 2016, les provinces et les territoires se sont engagés à réduire les émissions de GES tout en favorisant la croissance économique du pays. Des mesures concrètes, telles que la création d’une taxe carbone au niveau fédéral, ont été instaurées pour inciter une prise de conscience et susciter des changements au sein du pays. Cette taxe, permettant de favoriser ou de pénaliser les entreprises, est également mise en place dans divers pays, dont Singapour (Gouvernement du Canada, 2016). Le Canada applique un tarif de 30 $ par tonne équivalente de CO2 (tCO2e), alors que Singapour impose 4,86 $/tCO2e jusqu’en 2030, tout en planifiant d’augmenter cette taxe par la suite (National Environment Agency, 2020).

Bien que la Chine continentale n’ait pas instauré de taxe carbone à ce jour et continue d’exploiter les énergies fossiles pour ses centrales au charbon, Taïwan se dissocie en adoptant des politiques intérieures uniques (Climate Action Tracker, 2020). En effet, selon un rapport produit par l’Administration pour la protection de l’environnement, Taïwan devrait introduire une taxe carbone de 12,54 $/tCO2e, une action concrète qui sera mise en place pour atteindre les objectifs environnementaux et climatiques (Chang, 2020).

DES OBJECTIFS ENVIRONNEMENTAUX COMMUNS ENCORE LOIN D’ÊTRE ATTEINTS

Selon les données compilées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il est possible d’analyser les différents taux d’émissions de CO2 des trois territoires à l’étude (graphique 6.3). En 2018, le Canada, Singapour et Taïwan ont émis respectivement 563 Mt CO2, 47 Mt CO2 et 258 Mt CO2, ce qui représente 1,69 %, 0,14 % et 0,78 % des émissions mondiales de CO2.

Graphique 6.3 : Émissions de CO2 par source d’énergie pour l’année 2018

Malgré de faibles contributions aux émissions mondiales de GES, les deux États d’Asie poursuivent d’ambitieux objectifs environnementaux. Dans son plan d’action pour le climat (Climate Action Plan : Take Action Today, For a Carbon-Efficient Singapore), Singapour s’est fixé pour 2030 des objectifs tels que la diminution des émissions de GES de 36 % par rapport à 2005 (Chong, 2021). De plus, l’agence nationale pour l’environnement promeut activement l’efficacité énergétique dans les industries, les secteurs publics et la population à travers des législations, des incitatifs et l’éducation du public (National Environment Agency, 2020). De son côté, Taïwan prévoyait réduire ses émissions de 20 % par rapport aux niveaux de 2005. Or, depuis 2015, l’objectif est de réduire de 50 % ses émissions de GES pour 2050 (International Carbon Action Partnership, 2021). Quant à lui, le Canada vise une réduction des GES de 30 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005 (Gouvernement du Canada, 2021).

Enfin, le Canada, Singapour et Taïwan (faisant partie de la Chine continentale dans ce cas-ci) ont tous les trois signé et ratifié l’Accord de Paris en 2016. Cet Accord vise à renforcer les efforts des pays signataires pour limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale bien au-dessous de 2 °C, et si possible, à limiter cette augmentation à 1,5 °C (Yanguas Parra et al., 2019). En date du 21 septembre 2020, les efforts actuels du Canada transposés à l’échelle mondiale par tous les gouvernements donneraient une augmentation mondiale de la température de 2°C à 3°C. Les efforts canadiens pour lutter contre les changements climatiques sont par conséquent classés comme insuffisants selon l’outil Climate Action Tracker. Toujours en 2020, et selon le même exercice, les efforts de Singapour et de la Chine résulteraient pour leur part en une augmentation située entre 3 °C et 4 °C, ce qui correspond au statut de très insuffisant (Climate Action Tracker, 2020).

UN ENGAGEMENT DES ASSOCIATIONSPOUR ACCÉLÉRER LA TRANSITIONÉNERGÉTIQUE

En plus des objectifs et des politiques étatiques, certains joueurs indépendants, comme des associations, se démarquent par leur engagement et leurs actions. Ces derniers partagent en effet une vision similaire à celle des gouvernements en matière d’environnement et de changement climatique.

Parmi ces associations, le Centre et réseau des technologies climatiques (Climate Technology Centre and Network, abrégé CTCN) fait, pour les pays qui en font demande, la promotion de technologies environnementales pour un développement faible encarbone et résilient au climat. Le CTCN est hébergé par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). Il profite du soutien d’un consortium de partenaires engagés dans plus de 1 500 activités liées aux technologies climatiques, et ce, dans plus de 150 pays.Le CTCN est présent au Canada, notamment au Québec, à Singapour et à Taipei. Il fournit des solutions technologiques et des conseils sur les cadres politiques, juridiques et réglementaires adaptés aux besoins de chaque pays. À travers ses divers services, le Centre veut créer un environnement propice à la réduction des émissions de GES et de la vulnérabilité climatique, à l’amélioration des capacités d’innovation locales et à l’augmentation des investissements dans les projets de technologies climatiques (Climate Technology Centre and Network, 2021).

À Taïwan, le programme en changement climatique et en développement durable qui regroupe des professeurs de treize départements dans six collèges de l’Université nationale de Taïwan et de l’Academia Sinica, est un effort conjoint pour donner une perspective mondiale aux étudiants. L’objectif consiste notamment à former des talents internationaux spécialisés dans la recherche sur les changements climatiques et les politiques de développement durable (International Degree Program in Climate Change and Sustainable Development, 2021). Diverses associations similaires se retrouvent à Singapour, à Taipei et au Québec dont plusieurs œuvrent dans le domaine des biotechnologies et des bioénergies, ce qui permet de développer des moyens concrets pour une transition énergétique durable.

BioFuelNet Canada
BioFuelNet Canada, un réseau d’experts pour la croissance de l’industrie des biocarburants avancés, favorise la croissance de l’industrie des biocarburants avancés en se concentrant sur l’utilisation de la biomasse non alimentaire comme matière première. Leur approche vise à faire progresser la bioéconomie canadienne, à combattre les changements climatiques et à diminuer les émissions de GES. La filiale BioÉnergie Québec souhaite de son côté faire des bioénergies un pilier énergétique aux côtés de l’hydroélectricité et du gaz naturel dans le but de décarboner les transports et les grands émetteurs de GES (BioFuelNet Canada, 2017).
• photo © Eric Barbeau

Les bioénergies, 
un trésor sous-exploité

Texte de Laurence Rousseau

Face à plusieurs politiques environnementales, il est possible de se questionner sur les étapes à suivre pour atteindre les ambitieux objectifs mentionnés dans l’article précédent. Un défi de taille : l’équilibre entre la rentabilité économique et l’engagement environnemental. Chaque pays met en œuvre des solutions différentes pour poursuivre sa transition énergétique et les défis sont à la fois topographiques, sociaux, environnementaux et économiques.

LES BIOCARBURANTS : UN ATOUT DE TAILLE

La réalisation d’une transition énergétique viable doit prendre en compte le développement durable, que ce soit dans les solutions à retenir ou les lois à instaurer. Un des secteurs d’études pertinents dans ce contexte est la biotechnologie environnementale, soit l’application de la biotechnologie en tant que technologie émergente dans le domaine de l’agriculture, de la conservation des ressources, de la protection de l’environnement et de la gestion des déchets. La Société internationale pour la biotechnologie environnementale (International Society for Environmental Biotechnology, abrégé ISEB) joue un rôle important dans la transition énergétique et dans le conseil en matière de développement des matériaux biodégradables, de la production des biocarburants à partir de biomasse et de la prévention de la production de déchets dangereux. Depuis sa création à Hong Kong, en 1993, l’ISEB organise des conférences avec des délégués de plus de 30 pays pour identifier des problèmes et des actions à prendre et pour trouver des solutions (Singh, 2017).

Advanced Biofuels Canada
Le transport et les dérivés du pétrole sont les plus importantes sources d’émissions de GES au Canada. De ce fait, les biocarburants avancés sont primordiaux dans la lutte contre les changements climatiques et les gouvernements provinciaux légifèrent pour augmenter le pourcentage de biocarburants dans le mix énergétique. Ainsi, pour encourager la décarbonisation des transports, les entreprises obtiennent des crédits-carbone lorsqu’elles intègrent des biocarburants (Advanced Biofuels Canada, 2021).

Certaines associations, comme BioFuelNet Canada et Advanced Biofuels Canada poursuivent les efforts et suivent les recommandations de l’ISEB en travaillant avec les industries, les chercheurs, les investisseurs et les gouvernements pour mettre de l’avant la production et l’utilisation des biocarburants et la décarbonisation des transports. Les biocarburants avancés se distinguent des biocarburants par l’utilisation, comme matière première, de la biomasse non alimentaire, telle que des déchets agroforestiers, d’enfouissement et des algues (Advanced Biofuels Canada, 2021). Ils constituent une forme de bioénergie, soit une énergie stockée par la biomasse et à partir de laquelle on peut tirer des produits énergétiques, comme le biogaz et le biocarburant. La bioénergie est une énergie renouvelable qui produit peu de GES, qui présente un bon niveau d’acceptabilité sociale et qui favorise les emplois et la prospérité économique (Gouvernement du Québec, 2021).

Énergie propre, énergie verte ou énergie renouvelable?
Une énergie propre, aussi appelée énergie verte, est une source d’énergie primaire qui produit une quantité relativement faible de polluants lorsqu’elle est transformée en énergie finale. De leur côté, les énergies renouvelables sont des énergies dont le renouvellement naturel est assez rapide pour qu’elles puissent être considérées comme inépuisables à l’échelle du temps humain. Cela ne signifie pas toutefois qu’elles ne produisent pas de déchets d’exploitation.

DES PROFILS ÉNERGÉTIQUES DISTINCTSPOUR UNE VISION SIMILAIRE

La production d’électricité à partir de biocarburants varie pour les trois territoires à l’étude. Le graphique 6.4 illustre les sources d’énergie utilisées en 2019 pour produire de l’électricité. Le Canada s’oriente majoritairement vers les biocarburants solides, notamment en raison de la superficie du pays, alors que les deux autres États valorisent plutôt leurs déchets municipaux. En 2019, le Canada, Singapour et Taïwan ont produit respectivement 10 771 GWh, 791 GWh et 1 982 GWh d’électricité à partir d’énergie propre, ce qui représente 1,88 %, 1,50 % et 0,74 % de leur énergie totale consommée (International Energy Agency, 2021). Malgré un petit territoire, Singapour exploite bien le biocarburant et les déchets municipaux et ses efforts se démarquent par l’atteinte d’un taux similaire à celui du Canada.

Graphique 6.4 : Production de l’électricité à partir de biocarburants et de déchets en 2019

DES INNOVATIONS SOUS LE FEU DES PROJECTEURS

Chaque nation à l’étude rencontre des défis en ce quia trait à l’intégration d’énergies propres ou renouvelables. Le Canada tire profit de la quantité de cours d’eau présents sur son territoire pour exploiter l’hydroélectricité et produire ainsi de l’électricité à faible coût. Cependant, la production d’énergie solaire est plus ardue en raison du climat hivernal. A contrario, Singapour et Taïwan jouissent des conditions météorologiques plus favorables pour les panneaux photovoltaïques. Ces États insulaires doivent d’ailleurs tenir compte de certaines contraintes topographiques, comme la superficie limitée ou la densité de population. Ainsi, pour surmonter ces défis, de nouvelles solutions doivent être explorées, comme l’installation de panneaux photovoltaïques sur l’eau.

Dans le détroit de Johor, l’entreprise singapourienne Sunseap a installé un des plus grands parcs de panneaux solaires flottants qui pourrait compenser plus de 4 258 tonnes de CO2 par année. Cette initiative qui est un exemple concret permettant la réduction desGES de 36 % d’ici 2030, met en relief le manque d’espace de la cité-État et l’augmentation des besoins en énergie. Toutefois, l’énergie générée par le parc de 5 MW ne représente qu’un pourcentage négligeable de la demande annuelle (Chong, 2021). Similairement, la compagnie Chenya Energy, aidée financièrement par le Crédit agricole, a lancé à Taïwan le plus grand projet de panneaux photovoltaïques sur l’eau. Ce parc solaire de 180 MW fournira de l’électricité à la Taiwan Power Company, une entreprise qui vise à fournir une énergie stable et respectueuse de l’environnement à un coût raisonnable pour les habitants, et ce, pour une durée de 20 ans (Crédit Agricole CIB, 2021).

Malgré plusieurs défis topographiques, environne-mentaux et économiques, le nombre d’entreprises ingénieuses qui trouvent des solutions pour pallier la demande grandissante en énergie et réduire les émissions de GES augmente. L’énergie produite parles panneaux solaires et les bioénergies représentent toutefois une part négligeable de l’énergie totale consommée. C’est pourquoi ces efforts doivent être jumelés à plusieurs solutions, telles que les biocarburants, les biotechnologies et les énergies renouvelables pour espérer fournir un pourcentage plus important d’énergie propre parmi l’énergie totale consommée.

• photo © Eric Barbeau

Synthèse

L’année 2020 a sonné l’alarme dans de nombreux secteurs où les défis environnementaux liés aux changements climatiques, agroalimentaires, énergétiques et de santé sont particulièrement criants. Dans la vague d’idées apportées pour faire face à tous ces défis, le domaine des biotechnologies et des technologies connexes fait bonne figure en proposant des solutions médicales, énergétiques, technologiques, alimentaires et environnementales. Dans ce contexte, les investissements, la recherche et le développement sont indispensables et doivent être poursuivis pour permettre l’émergence des innovations, clefs de voûte de cette course folle aux solutions durables.

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