conclusion

Pour la première fois, Poly-Monde s’est intéressé à l’Islande, ce pays insulaire d’à peine plus de 350 000 habitants qui a pourtant sa place aux côtés de la Norvège qui a fait l’objet des missions de 1992 et 2003. Les deux pays, dont le passé est tissé par les conquêtes vikings, partagent de nombreuses similitudes entre eux, ainsi qu’avec le Québec. Bien que l’équipe n’ait pu fouler le sol international cette année, elle a eu la chance de comprendre un peu mieux ces nations et, au passage, d’explorer le Québec sous un nouvel angle.
 
À l’instar du Québec, l’Islande et la Norvège ont une forte identité nordique. Malgré le froid et la noirceur associés à leur géographie, les deux pays sont souvent cités parmi les premiers de classe où il fait bon de vivre. Le principe d’égalité des chances y est bien ancré dans un tissu social fort. Le secret du bonheur semble se trouver près de l’argent qui finance une multitude de services; les Norvégiens peuvent compter sur le plus important fonds souverain au monde grâce aux revenus de l’industrie pétrolière, tandis que la Caisse de dépôt et placement du Québec constitue un outil similaire pour les Québécois. L’Islande et la Norvège occupent d’ailleurs une place de choix au sein de l’Espace économique européen tout en ne faisant pas partie de l’Union européenne (UE). Ils profitent notamment de plusieurs avantages de l’UE, et ce, sans contribuer significativement à son budget. Avant même d’avoir conclu son accord de libre-échange avec l’UE, le Canada profitait lui aussi d’une telle entente avec l’Islande et la Norvège depuis 2009.
 
En plus de bouleverser la géopolitique de l’Arctique en accélérant la fonte de la glace pluriannuelle, les changements climatiques forcent les secteurs de l’industrie à innover. Que ce soit des bateaux à propulsion électrique ou des bâtiments certifiés LEED et Power House, des technologies émergent pour décarboniser l’économie. Dans les trois régions étudiées, l’innovation promet d’améliorer la qualité de vie des communautés isolées. Des infrastructures adaptées à la fonte du pergélisol sont le gage de durabilité pour les habitants du nord du Québec et l’accès à une énergie propre, quant à elle, pourrait y être facilité par l’instauration de microréseaux. D’ailleurs, les récentes chutes du prix du pétrole sur les marchés jumelées aux coûts financiers et environnementaux des énergies fossiles marqueront-elles le point de non-retour de la transition énergétique?
 
En l’espace de quelques mois, la pandémie de la COVID-19 a métamorphosé le milieu du travail. Le télétravail s’est taillé une place dans le quotidien et risque d’y rester. Les locaux vides des centres-villes invitent à repenser l’utilisation de l’espace de façon plus durable. De surcroît, les infrastructures sont une valeur sûre pour relancer l’économie. En tant que futurs ingénieurs, les membres de Poly-Monde auront un rôle important à jouer dans les années à venir, que ce soit en modernisant le travail par la numérisation ou en favorisant la collaboration internationale. Cette expérience inouïe acquise au fil des visites industrielles et du travail d’équipe les accompagnera dans leur carrière, alors qu’ils bâtiront un monde un peu plus juste, et un peu plus vert.